mardi 31 juillet 2007

JOURNAL de Shimshal à Osh

Nous avons effectué un trek de 7 jours dans les montagnes du Karakoram chez les habitants des très hautes vallees du Shimshal.
Un trek exceptionnellement difficile avec marche dans les éboulis surplombant les a-pics de 2000 m., de l'escalade et de la désescalade, tout cela avec le sac qui dans ces cas la pèse une tonne! Mais un accueil et une chaleur jamais rencontrés chez ces ismaéliens bien étrangers à un islam rigoureux. Ici les femmes ont des droits et participent à la vie commune. Nous avons été invités dans la bergerie d'alpage (4750 m.!) de notre porteur qui en profitait pour visiter son troupeau de yaks et ses bergères.

Avez vous déja mangé du shirpinduk? Ou du graal? Délicieux, c'est beaucoup dire mais a ces altitudes, c'est nécessaire!
Shirpinduk : plusieurs couches de chapatis (pains en forme de crêpes) alternées avec du fromage frais de yak et généreusement nappés de beurre de yak rance fondu. Se mange avec les mains... sales, tous dans le même plat!
Graal : sorte crêpe de farine et d'eau (pas de poules, pas d'oeufs!) dans laquelle on tartine du fromage frais de brebis. Se mange aussi avec les doigts... toujours sales.

Pour éviter les precipices de l'aller, nous sommes redescendus par le chemin des yaks (qui ne font pas d'alpinisme, eux non plus!).
Deux jours de trek éprouvants avec des dénivelés désesperants : à peine descendus de 600 m. de l'autre côté d'un col à 4500 m., on en remonte un autre à 4700 m.: 11 heures de marche derrière ces satanés yaks qui courent comme des lapins, surtout quand ca monte!

Nous sommes ensuite passés en Chine.

Nous avons emprunté la célèbre et vertigineuse Karakoram Highway (KKH), une route pakistano-chinoise époustouflante qui nous a menés, après des fouilles douanières et policières drastiques, jusqu'au lac Karakul, au pied du Mustagh Ata (7400 m.). Nous avons dormi dans la yourte d'Anadin qui nous regardait nous lever le matin et nous a nourris au the et pain sec... Ne demandez pas si nous avons pris du poids au cours de notre tour du lac.

Deux jours plus tard, nous avons retrouvé à Kashgar tout ce qui fait les grandes villes chinoises : immeubles de verre et quartiers misérables, boutiques de vêtements à l'européenne et petits vendeurs d'eau ou de fruits sur les trottoirs.
Kashgar est un carrefour : ici un mélange difficile à cerner d'ouzbeks, de tadjiks, de pakistanais, d'afghans et bien sur de "hans", les chinois... à tête de chinois, envoyés la par le gouvernement central pour coloniser et siniser la région. En fait, ils sont les riches et tous les autres les pauvres.
Nous naviguons dans tous les quartiers avec beaucoup d'intérêt et nous rencontrons un accueil plutôt sympathique.
Dimanche29, grand marché célèbre dans toute la région depuis des siècles.
Les tours opérateurs, y compris chinois, surgissent de nulle part avec des hordes de bus : nous restons quand même et ne regrettons pas ce démentiel mélange de chevaux, ânes, chèvres et moutons; la tonte, les essais (galops de chevaux au milieu de la foule), les marchés conclus...

Hier nous sommes partis en bus couchette (toujours à la chinoise!) pour Osh, en Kirghizie et pour 24 h. de trajet cahotant avec 6 h. de passage des 5 ou 6 points de contrôle d'un côté comme l'autre. Il nous faut à nouveau changer de monnaie et d'heure. Et aussi de langue...
Monnaie : le SOM (1 euro, 50 soms), heure francaise +5, et langue kirghize ou russe...
D'ailleurs, anecdote, Pékin impose a Kashgar son heure alors que la capitale est à 5000 km. A Kashgar il y donc l'heure de Pékin pour tout ce qui est vaguement administratif ou officiel et l'heure locale pour tout le reste. D'où l'obligation après chaque renseignement péniblement obtenu, de faire préciser : Beijing time or local time?


RAPPEL DE NOTRE CIRCUIT :


Prochain message : des photos!
Osh, Kirghizie, 35 a l'ombre...
Voila, il suffit de changer de pays pour annuler la censure chinoise qui bloquait le blog.
Ce message pour verifier que tout passe correctement et des demain des photos des 3 premieres semaines...
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Amities a tous les lecteurs!
Annick Gilles